Lettre à Manu
Manu,
Je regarde passer les trains,
Je n’ai pas de numéro sur l’oreille,
Pas encore…
Je regarde passé les trains,
Je ne meugle pas,
Je rumine encore…
Dans cette gare, je ne suis rien c’est vrai…
Je flotte, je me dilate de toute ma vacuité,
Au-dessus de la masse agitée.
Tu sais Manu...
Je n’ai jamais touché autant le tout, depuis que je ne suis rien…
Dis-moi Manu ?
Si je prends le train en marche maintenant, y aura-t-il au moins un wagon restaurant ?
Je ne veux pas bouffer du macaron,
Je n’ai pas envie de te tartiner patron.
Tiens ! Je t’offre un bouquet de sauge blanche et une fleur de vie.
Mange-les !
Mâche-les !
3 fois.
Manu, tu sais...
J’ai rajouté des ailes au chat de Schrödinger,
Je veux qu’il s’envole devant l’observateur.
Il a le droit d’être souverain ce chat.
La vie, la mort, ça va bien au-delà.
Leader, laideur, maillons, prisons,
Quel boulet, quelle déraison !
Manu,
On veut seulement être juste,
Juste des fibres de soi,
Se mouvant en symbiose,
Un tissu polymorphe,
Fluide, infini, grandiose.
Je ne sais pas ce que Jacques a dit...
Mais ça pourrait être simple comme un enfant qui rit.
Manu,
Je t’invite au concert du cœur collectif,
Pose-toi dans la fosse et sois attentif !
Prête l’oreille !
Tend la bien !
3 fois.
Notre essence est ici,
La tienne aussi,
Tout part de là.
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